Ce titre pourrait être la dernière question qu’entendrait un violeur de fillettes, la tête plongée dans la vase, retenu par les mains déterminées de Dave Robicheaux. C’est qu’il en connait un bras, sur le bayou, le semi-héros récurrent des romans de James Lee Burke. L’auteur américain, bien que né à Houston (Texas) en 1936, a en effet, tel Moïse par le Nil, été bercé par les eaux vives de la Louisiane.
Le discours sur la rentrée littéraire a parfois des allures de publicité pour supermarchés. On parle chiffres, promotions, comparatifs et ventes. Il y a les têtes de gondole, ces écrivains dont on compte bien que les livres fassent le buzz (de Christine Angot à Simon Liberati) et dont on charge les rayons. Les produits de saison (le nouvel Amélie Nothomb…) et puis ceux dont on imagine que, peu ou prou, ils se trouveront en lice pour la distribution des prix (Goncourt d’abord s’entend).
589 romans en tout sont recensés cette année. Moins que l’an dernier (607) et bien moins qu’en 2006 (683). Tant qu’à parler chiffres, on peut retenir 68 premiers romans. De nouveaux textes pointant le bout de leur nez au milieu de cette foire aux livres. C’est si fragile un premier roman. Courageux comme un pas en avant. Et ça raconte, toujours, une vocation d’écrivain.« Les écrivains, lit-on justement dans la Fête des mères, le (premier) roman de Jacques Bauchot, sont les êtres les plus malheureux du monde, les mains toujours propres quoi qu’ils écrivent… »
Une enquête du syndicat des auteurs, qui visait à évaluer la manière dont le numérique a affecté les écrivains américains, conclut à leur paupérisation croissante.
Un lecteur sur Kindle, la liseuse numérique d’Amazon, à Cambridge (Massachusetts), en 2011.Photo Brian Snyder.Reuters